J'ai eu le privilège d'être invité à dîner par des magistrats de haut rang. Nous avons eu l'occasion de discuter à bâtons rompus. La discussion était d'autant plus libre que pour la plupart d'entre eux, il venait de faire valoir leurs droits à la retraite. Immanquablement ils m'interrogèrent sur la pratique actuelle des juridictions où ils avaient eu l'habitude d'exercer. Je ne pus alors m'empêcher de leur faire part du de l'émoi que provoquait le comportement d'une des chambres de la cour d'appel où mon interlocuteur avait occupé les fonctions suprêmes de premier président. Je lui racontais les lourdes sanctions qui étaient infligées, sans commune mesure avec les faits reprochés. je lui parlais notamment du jeune garçon qui avait insulté les gendarmes était parti de de la cour d'appel avec 15 mois d'emprisonnement ferme et deux ans de privation de droits civiques civils et de famille. J'ai véritablement pu mesurer l'émotion que ressentait ces gens qui quelques mois auparavant avaient rendu la justice. Manifestement, il n'avait pas la même conception de cette fonction que ceux qui l' exerçaient à ce jour. Il est rassurant de constater que même du côté de la magistrature certains comportements peuvent encore choquer .
Tant qu'il existera des magistrats avec pour ambition de rendre la justice l'espoir sera alors permis.