Il me tarde d'être le 6 mai pour connaître enfin le nom du vainqueur de cette élection présidentielle. Non pas que je sois particulièrement angoissé par le résultat, mais cela aura au moins pour effet de mettre un terme à cette pantomime insupportable qui nous assaillit de toutes parts médiatiques.
Déjà, il n'en reste plus que deux, ce qui est un moindre mal. Je ne peux plus écouter les discours de ces gens et j'ai véritablement le sentiment de regarder une mauvaise pièce de théâtre qui n'amuse plus que ses acteurs. Il doit falloir développer une énergie considérable pour, lorsque l'on parle des propositions de l'autre, feindre de mal les avoirs compris pour mieux les critiquer, en récupérer une infime partie pour pouvoir l'exploiter, ou d'une manière générale faire preuve d'une particulière mauvaise foi.
Le score du Front National au premier tour encore plus nauséabond les discours qui s'échangent.
Ce qui est finalement le plus une insulte à l'intelligence de ceux qui écoutent et regardent, c'est que même un enfant de 10 ans aurait compris qu'aujourd'hui la marge de manœuvre des gouvernants est infime. La mondialisation a aussi eu ses effets sur la gestion des états. Le monde de la finance, prêteur de deniers de l'ensemble des états de la planète, tire les ficelles et, en quelque sorte, décide du sort des états.
Ne vous méprenez pas, j'irai voter dimanche 6 mai. Mais, malheureusement, comme la plupart d'entre nous, j'ai le sentiment d'aller voter pour empêcher quelqu'un d'être élu et non pas pour faire en sorte que mon « champion » le soit. Car de champion il n'y en a pas. Nous sommes aujourd'hui dans un tel état d'esprit que l'on sait ce que l'on ne veut plus mais qu'il ne nous est rien proposé en échange. Je lisais avec intérêt un article de mon ami Gilles Antonowicz qui expliquait pourquoi il était contre l'élection du président de la république au suffrage universel. Je partage cet idée, mais certainement pas pour les mêmes raisons que lui. Cela aurait au moins l'avantage d'éviter de nous faire subir ces joutes qui n'en sont pas, et ses combats, sans victoire escomptée.