Je n'ai pas pour habitude de m’auto congratuler, mais je ne peux m'empêcher de vous faire part de ma satisfaction en voyant que mes interventions notamment télévisées permettent parfois à certaines personnes d'aller mieux.
J'ai enregistré il y a quelques jours une émission qui était diffusée sur France deux cet après-midi et qui concernait dans l'émission toute une histoire les personnes ayant été espionnées.
Lors de cette émission, des invités que je ne connaissais pas sont venus expliquer les difficultés qu'ils avaient pu rencontrer. Mais j'ai aussi eu l'occasion de retrouver une personne qui avait déjà participé à une émission sur le même thème il y a quelques années.
Il s'agissait d'une jeune femme qui avait été harcelée par son voisin qui n'avait de cesse de l'espionner en permanence. Elle était d'autant plus fragilisée qu'elle était enceinte pendant cette période.
Lorsqu'elle a accouché, elle a mis au monde un enfant qui a souffert de graves complications. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était responsable de l'état de son bébé, faisant un lien direct entre les faits dont elle avait été victime et qu'elle n'avait pas su gérer et l'état de son enfant.
Cette femme subissait donc un double traumatisme : d'une part le fait d'avoir mis au monde un enfant avec des malformations rendant sa vie particulièrement compliquée, mais aussi le fait qu'elle s'estimait directement responsable de cette situation. Elle était, à l'époque, totalement enfermé dans sa culpabilité, dans l'incapacité d'avoir un raisonnement qui lui aurait permis de comprendre qu'elle n'y était pour rien.
Je me suis employé, à plusieurs reprises, pour lui faire comprendre, et la faire réaliser, qu'elle n'y était rigoureusement pour rien. Je lui avais notamment expliqué que s'il pouvait y avoir peut-être un lien entre les faits qu'elle avait subi et les soucis rencontrés par son enfant, la responsabilité en incombait à celui qui l’avait harcelé et certainement pas à elle qui avait subi ce harcèlement.
Comme c'est souvent le cas, nous nous étions quittés sur le plateau y a quelques années et je n'avais pas eu de nouvelles particulières de cette personne.
J'ai eu beaucoup de plaisir à la retrouver sur le plateau cette fois-ci et j’ai été particulièrement touché qu'elle prenne soin d'expliquer à quel point notre conversation, même si elle avait été télévisée, lui avait fait prendre conscience du fait qu'elle ne devait pas se sentir coupable des problèmes rencontrés par son enfant.
Je retrouvais sur le plateau cette fois-ci une femme épanouie, manifestement heureuse, et qui avait fait un sort à ce sentiment de culpabilité qui l’avait si longtemps handicapé.
Comme nous avons l'occasion à chaque fois que cela nous est demandé d'expliquer que nos interventions dans ce genre d'émission n’ont un intérêt pour nous que dans la mesure où elle nous permet de toucher un plus grand nombre et d'essayer par voie de conséquence de les aider, j'étais particulièrement touché est heureux d'en avoir la démonstration.
J'ai ressenti à peu près le même sentiment que lorsque je défends certaines personnes et notamment des victimes devant les cours d'assises et qu'une fois le verdict tombé je sens un grand soulagement dans leur regard lorsqu'elles me disent merci.
Car ne vous y trompez pas, je ne suis pas Saint-Vincent de Paul. On a souvent l'habitude de me dire que ce que je fais est très louable puisque je donne beaucoup. Je réponds systématiquement que si je donne beaucoup je reçois énormément. En effet, le sentiment d'utilité qui est le mien lorsqu'une personne comme cette femme sur le plateau me dit que j'ai été utile dans son parcours me remplis et me satisfais pleinement.
Au cas où vous n'auriez pas compris, c'est un peu pour ça je fais ce métier !!!