La première chose qui frappe à la lecture de ce livre, c'est qu'il existe véritablement un style Gilbert Thiel. Une sorte de franc-parler, teintée d'un certain cynisme parfois, mais en tout cas d'une lucidité implacable.
C'est un véritable constat de l’état de notre justice à ce jour. Au travers d'exemples toujours bien choisis, ce magistrat montre la paupérisation de notre système judiciaire dans ce qu'il a de plus concret et de plus criant.
Il cite notamment l'exemple des greffiers dont les astreintes ne sont pas ou très mal payées. Je pourrais actualiser ce propos, car de la confidence de certains magistrats, ces derniers se voient eux aussi privés pour le moment du règlement de leurs astreintes, des erreurs informatiques étant mis en avant, parce que l'État ne veut pas dire qu'il n'a plus les moyens.
La lecture de cet ouvrage nous conduit à une réflexion plus profonde, sur la véritable volonté du pouvoir à maintenir en état un système judiciaire tel qu'il existe à ce jour.
Si j'étais Gilbert Thiel, je pourrais dire :
« Si je voulais casser le système, je ne m'y prendrai pas autrement… ».
Quand on pense que cet homme, à cause de ses prises de position sans concession, se retrouve au placard depuis des années, on se dit que l'État se prive d'un esprit bien utile par les temps qui courent.
L'ouvrage est documenté, et les chiffres qui sont mentionnés ainsi que les statistiques sont le reflet de la vérité, j'ai vérifié.
Lire ce livre devient presque un devoir citoyen, car, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire, une fois que vous l'aurez lu, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
Je ne sais pas pour vous, mais ce qui me motive pour payer mes impôts, c'est l'idée que je peux bénéficier d'une justice, d'une éducation, et d'un système de santé dotés de moyens suffisants pour fonctionner correctement.
Il est indispensable, en cette période électorale, de parfaitement connaître la situation afin de pouvoir mieux appréhender les propositions qui sont faites par les divers prétendants…
N'oubliez jamais que la justice est primordiale, nous en dépendons tous.