Me revoilà !
L'actualité des derniers jours a été particulièrement riche. Ma vie professionnelle a été particulièrement remplie et je n'ai pas pu prendre le temps d'écrire ce qui me passait par la tête. J'ai eu deux procès d'assises en deux semaines, ou j'ai accompagné des victimes de viol. Il est tellement important pour moi que ces filles puissent aller mieux, que cela prend une énergie considérable.
Les choses se sont, par deux fois, bien passées puisque les accusés ont été déclarés coupables. C'est là le seul point qui m'importe, puisque cela signifie que la parole des victimes que j'accompagne a été reconnue.
Les procès furent difficiles car les fait étaient contestés, non pas dans leur matérialité, mais dans le consentement de la victime. Lorsque l'on a été violé, se faire renvoyer à la face son propre consentement, est une douleur certainement aussi aiguë que les faits subis. Dans ce cas, pour les victimes, le verdict revêt une importance capitale, puisqu'elles ne peuvent pas attendre de l'auteur des faits la reconnaissance de leur souffrance.
Ces trois filles, tellement différentes, mais pourtant tellement proches par ce qu'elles avaient vécu, pourront enfin entamer un travail de reconstruction.
Mais l’actualité brûlante de ces derniers jours rattrape mes pensées. Je ne peux m'empêcher de songer à ce fou sanguinaire, qui a pu, de sang-froid, tuer des hommes, et pire, des enfants.
Je ne remets en cause ni la mobilisation policière que cette enquête a générée, ni son issue. Je m'interroge seulement sur le caractère véritablement terroriste du personnage. À écouter son avocat, il semblait plutôt ressembler à un petit délinquant de droit commun, sans aucune connotation fanatique.
Il semble cependant qu'il ait subi un stage d'entraînement en Afghanistan. Est-ce ce stage qui a fait de lui un monstre meurtrier ?
Quoi qu'il en soit, le portrait qui est dressé de cet homme et de son comportement m'inquiète encore plus. Comme si on arrivait aujourd'hui à fabriquer des hommes -machines à tuer- et qui peuvent frapper à tout moment, aveuglément.
J'ai une pensée pour les familles et les proches de toutes ses victimes, et j'espère qu'elles pourront vite retrouver une sérénité plus propice au recueillement.