Sarah (2)


Sarah est une toute jeune fille puisqu'elle est née au mois d'août 2000.

Mais en fait elle est encore plus jeune que ça, puisqu'elle souffre d'un handicap qui lui fait accuser un retard, de sorte qu’elle a à l'esprit d'une petite fille de sept ans à peine.

Un jour, alors qu'elle était à l'école, elle a eu un entretien avec la psychologue de l'établissement. Cela arrive d'ailleurs régulièrement, de manière à lui rappeler notamment que son corps lui appartient et que personne n'a le droit de le toucher.

C'est à l'occasion de cette conversation qu'elle va expliquer que le fils de son parrain, qui a 18 ans, l’a fait jouer un jeu curieux la dernière fois qu'elle s'est rendu chez ce dernier.

Elle a expliqué à la psychologue qui lui avait fait jouer au jeu du goût. Il lui a bandé les yeux et lui a expliqué qu'il allait lui faire gouter quelque chose et qui lui appartenait de découvrir de quoi il s'agissait.

En fait il s'agissait d'un curieux stratagème pour ce faire pratiquer une fellation par cette petite fille.

Sa déposition devant  les services de police est particulièrement émouvante puisqu'elle démontre la totale incompréhension de Sarah par rapport aux faits qui lui ont été imposés.

Elle va expliquer qu'elle a parfaitement compris qu'il ne s'agissait pas d'une bouteille mais qui lui avait mis purement et simplement son zizi dans la bouche. Elle donnera des détails jusqu'à expliquer qu’il était sorti de son zizi un liquide blanc comme du shampooing et qui en avait l'amertume…

Curieusement, lorsque la psychologue de l'établissement va appeler la mère de Sarah, celle-ci se remémora une conversation qu'elle avait eue quelques semaines auparavant ou le fils de son parrain l'avait alerté sur le fait que Sarah lui avait demandé s'il pouvait voir son sexe.

Sur le moment, cette maman n'avait pas compris de quoi ce garçon voulait bien parler. C'est a posteriori qu'elle a compris qu'il avait en fait, et en quelque sorte, préparé le terrain au cas où Sarah viendrait à parler de ce qu'il lui avait imposé.

Ce fut d'ailleurs, pendant toute l’enquête, le système de défense employée par ce garçon. Il va nier la réalité des faits dénoncés par Sarah et va expliquer qu'en fait c'était elle qui avait été en demande, ce à quoi il n'avaitt évidemment pas répondu.

Cette affaire était jugée par le tribunal correctionnel le 7 mars dernier.

Sarah a absolument tenue à être présente à l'audience, même s'il ne s'y exprimera pas. Sa présence a cependant eu je pense une influence dans le cadre de cette affaire.

Cela a permis au président du tribunal correctionnel de mettre ce garçon face à ses contradictions et de lui demander s'il était capable d'envisager  que Sarah qui était présente sur l'audience ait pu raconter des mensonges, alors qu'elle n'était pas intellectuellement équipée pour cela.

Il a continué à nier et le tribunal a pris  cette attitude en considération. Il a en effet été déclaré coupable des faits qui lui étaient reprochés et en répression condamnée à deux ans d'emprisonnement ferme ce qui, au regard de la jurisprudence habituelle de ce tribunal, est une peine particulièrement élevée.

Le tribunal a en effet considéré que son attitude démontrait l'existence d'une certaine perversion qui signait sa dangerosité.

Lorsque le tribunal est revenu et a rendu sa décision, j'ai immédiatement regardé Sarah et le visage de cette dernière s'est illuminé.

Elle a parfaitement compris que le tribunal l'avait cru et qu'elle avait eu raison de se plaindre du comportement qu'elle avait subi.

L'espace d'un instant, Sarah était redevenue une personne à part entière.


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